EDITO  

Doit-on contribuer à la COP 27 avec intérêt ? Lassitude ? Indifférence ? Dans tous les cas, elle reste un événement à la fois essentiel dans sa forme, caricatural dans l’expression des profondes fractures qui nous empêchent collectivement d’avancer sur des défis qui nous concernent pourtant toutes et tous, et obsolète dans ses ambitions.

• Essentiel : Les espaces de coopération multi-acteurs décloisonnant les perspectives, créant du consensus sur les problèmes, et explorant des convergences sur les solutions sont on ne peut plus indispensables
• Caricatural : La question du financement des pertes et dommages est posée depuis 30 ans et a occupé sans réponse probante les 26 précédentes COP. L’efficacité des réponses déployées depuis 10 ans est perfectible à l’instar de ce rapport de la Climate Policy Initiative montrant que l’Afrique disposerait de 11% des financements nécessaires à sa transition, alors que les institutions financières restent éminemment décriées pour le soutien massif accordé aux financements d’énergies fossiles depuis la COP 21 et différents engagements pris entre temps. C’est d’ailleurs le point principal sur lequel le directeur de l’AIE Fatih Terim insistait au Climate Finance Day du 27 octobre dernier, auquel Ksapa participait en tant que membre de Finance For Tomorrow
• Obsolète : L’explosion du coût de l’énergie avant tout fossile et ses ramifications inflationnistes autant que les successions de phénomènes démontrant la réalisation des prévisions portées par le GIEC depuis 30 ans dans notre quotidien invitent avec urgence à activer de vieilles priorités climatiques stratégiques rabâchées depuis 20 ans : réduire les besoins énergétiques, décarboner partout où c’est possible dans les chaînes de valeur, substituer par des énergies renouvelables autant que c’est possible. Plus besoin de COP pour enfin appliquer ces banalités et les inscrire dans le quotidien 

1. Revenir aux fondamentaux de l’engagement de parties prenantes. Inflation, taux d’intérêt, pauvreté rampante, anxiété, retour de Covid… : ça tangue dans les équipes, chez les clients et au travers des partenaires. Rester proactif, aller au contact, échanger avec les parties prenantes pour rester en lien demeure un investissement qui se montrera encore plus utile en cas de tempête. Comme la gestion de la crise du Covid l’a d’ailleurs démontré à plus d’un titre
2. Proposer aux salariés, aux clients et aux parties prenantes, une trajectoire d’impact, de long terme, sur les sujets essentiels de notre société. Un bon marin sait où il veut aller. Même en pleine tempête il garde le cap. Et si l’objectif a vraiment du sens, il conserve la mobilisation de l’équipage.. à condition de s’inscrire dans cette direction dès maintenant. .
3. Clarifier les enjeux de conformité sur lesquels, avec ou sans ressources, il va falloir créer de l’alignement entre parties prenantes, améliorer les programmes et garantir la conformité. Climat et droits humains d’une manière ou d’une autre, par différents biais réglementaires et demandes clients ou investisseurs, reviennent sans cesse parmi les priorités sur lesquelles entreprises et investisseurs ont besoin de passer à la vitesse supérieure rapidement
4. Travailler sur des trajectoires climatiques indiscutables, validées par la science, consensuelles tant dans leurs capacité à porter la transformation indispensable des actifs des entreprises, mais aussi pour éviter de perdre du temps en discussions sans fin sur ce qui relève ou pas du Greenwashing
5. Gonfler le S du ESG. Il n’y a pas de trajectoire climatique crédible sans une réflexion robuste en matière de transition juste portant sur les salariés, les actifs, les filières et les territoires. Il n’y a pas de projet d’entreprise fédérateur s’il n’est pas animé par une attention du quotidien s’assurant qu’il est inclusive et ne créé pas de travailleurs pauvres le long de sa chaîne de valeur 

Ces préoccupations sont au cœur de l’agenda de Ksapa et de notre communauté internationale d’entreprises, d’investisseurs et d’experts à travers les économies du G20, en Afrique, Moyen Orient et en Asie Pacifique. L’hiver se profile et Ksapa reste plus que jamais un catalyseur international producteur de solutions concrètes et innovantes pour une transition plus juste, plus durable, plus rapide.
 
Au plaisir d’échanger prochainement !
 
Farid Baddache, CEO Ksapa