EDITO  

C'est avec ambition, méthodologie et innovation qu'entreprises et investisseurs peuvent répondre à l'alerte rouge pour l'humanité rappelée par le GIEC en août. Le tout dans une voie étroite, qui doit conjuguer transition environnementale et justice sociale. 
  
Le précédent rapport du GIEC explorant les conséquences du réchauffement climatique sur une trajectoire 1,5 par rapport notamment à 2 degrés avait en effet été publié en octobre 2018. Ceci au moment même où débutait un mouvement spontané de protestation contre la hausse des carburants en France - les Gilets Jaunes - qui a fait tache d'huile en Europe, Amérique du Nord, au Moyen Orient... Ce précédent a montré combien les solutions doivent tout à la fois être environnementales dans leur intention et sociales dans leur application. 
  
Pour autant le contexte international est toujours plus conflictuel. La flambée actuelle des matières premières - notamment alimentaires n'est pas sans rappeler la crise alimentaire de 2008 qui a contribué au "Printemps Arabe". La trajectoire exponentielle des procès climatiques (1000+ depuis 2015) se cristallisent autour de l’impact des chaînes d’approvisionnement, de soutien aux énergies fossiles ou encore de transition énergétique et de justice sociale. Dans 50% des procès liés aux droits humains, notamment via le devoir de vigilance mais pas seulement, les victimes ont recours à des procédures transnationales pour obtenir justice.

Investisseurs et entreprises sont d'autant plus sous pression que le principe du "Do no Significant Harm" est désormais inscrit dans la taxonomie européenne. Cela revient à considérer qu'un investissement a priori "vert" mais incapable de démontrer la prise en compte des risques de droits humains et leurs remédiations... ne l’est finalement pas.

C'est donc avec ambition qu'il faut agir pour répondre aux avertissements sans appel de la communauté scientifique. Le congrès IUCN de septembre, la COP 15 en ligne d'octobre et la COP 26 de novembre seront des jalons clefs. Ils sont cependant bien insuffisants. Charge à chaque entreprise ou investisseur de travailler – individuellement et collectivement – à la mise en place de sa propre excellence environnementale et sociale. C’est en fin de comptes le seul antidote face à l'incertitude croissante. 
  
Il faut également opérer avec méthodologie. Le concept de double matérialité vient utilement revigorer un exercice stratégique que Ksapa a développé auprès de nombreuses entreprises du Fortune 500. La mesure d'impact doit également gagner en robustesse et créer du consensus dans des écosystèmes de parties prenantes complexes. 
 
C'est enfin avec un esprit d’innovation qu’il faut assembler des concepts qui fonctionnent bien séparément pour créer des solutions nouvelles et changer l'échelle de l'impact. C’est ainsi  que l’on pourra rester optimistes.  

Ksapa offre une palette de solutions à activer partout dans le monde. Notre équipe et notre communauté de 150+ experts basés dans les économies du G20, Afrique, Asie du Sud-Est. Ils déploient une expertise pluridisciplinaire et contextuelle pour travailler ensemble sur ces questions sensibles et complexes.  

Au plaisir d'échanger prochainement ! 

Farid Baddache, Président