Notre client est un leader mondial de l’industrie manufacturière figurant au classement Fortune 500. Le groupe s’efforce d’atteindre la neutralité carbone en suivant un plan ambitieux. Atteindre le « Net Zero » à l’échelle du Groupe nécessite de recourir aux énergies renouvelables neutres en carbone dans un contexte de pression politique et sociétale accrue. Cependant, la transition vers les énergies renouvelables n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs fixés au niveau mondial. En effet, tous les acteurs économiques doivent accompagner leur transition énergétique d’efforts de sobriété énergétique pour atteindre les objectifs.

A ce titre, toutes les usines du groupe à travers le monde se sont engagées dans une démarche suivant le cycle vertueux défini par l’entreprise : « éviter, réduire, réutiliser, recycler, renouveler ». Cependant, certains processus industriels nécessitent encore de l’énergie thermique et ne peuvent pas être électrifiés avec la technologie actuelle. C’est pourquoi le groupe s’intéresse à la biomasse du bois en tant que ressource potentielle d’énergie thermique.

LE DéFI

Le groupe a donc demandé à Ksapa de réaliser un diagnostic de durabilité sur la transition de l’approvisionnement en gaz naturel à la biomasse bois pour l’une de ses usines au Brésil. L’étude a porté sur le bois d’eucalyptus et les résidus de bois, d’agriculture et de construction.

L’entreprise a adopté comme référence les principes de durabilité exigés par l’Agence française de l’énergie et de l’environnement (ADEME) en ce qui concerne la biomasse. Le groupe a souhaité renforcer ses exigences en matière d’approvisionnement :

  • En mettant en œuvre des exigences strictes en matière d’approvisionnement en biomasse en contrôlant les cultures et en excluant le bois qui n’est utilisé qu’à des fins énergétiques, conformément aux recommandations de l’ADEME et du WWF
  • Réduire leurs besoins par la sobriété d’abord et l’électrification.
  • Renforcer la vérification et la traçabilité
  • Être attentifs à l’état général des forêts où ils prélèvent de la biomasse.

Ainsi, l’objectif de l’étude était d’évaluer les risques ESG et de réputation d’une telle transition et de fournir des recommandations sur les mesures d’atténuation possibles et le plan d’action pour faire face à ces risques.

NOTRE APPROCHE

Ksapa s’est appuyé sur son expertise interne ainsi que sur son réseau de partenaires au Brésil pour mener à bien cette mission. Ce modèle de collaboration globale et locale a permis de croiser les perspectives et de fournir des recommandations adaptées aux priorités des parties prenantes brésiliennes et européennes ainsi qu’aux réalités locales.

La mission s’est déroulée en plusieurs étapes, avec une première étude documentaire suivie d’une mission sur le terrain permettant d’engager le dialogue avec les parties prenantes locales pour recueillir des données et des commentaires sur l’approche du groupe.

Ce travail a ensuite alimenté l’analyse qui a été menée sur plusieurs fronts :

  • Mise en place d’un profil de risques environnementaux, mais aussi sociaux / droits humains portés par le développement d’une filière de biomasse. Outre la valeur technique de décarbonation, la dimension sociale et la prise en compte des impacts négatifs sur les droits humains que pourrait impliquer le développement de cette filière sont en effet à prendre en compte
  • Examen et recommandations sur les normes de durabilité existantes et les meilleures pratiques pour la biomasse bois énergie : Ksapa a entrepris une analyse des écarts en comparant les critères de développement durable du Groupe, basés sur ceux de l’ADEME, avec des normes de premier plan telles que le Sustainable Biomass Program ou le Forest Stewardship Council, afin de mettre en évidence les domaines de risques non couverts par les critères existants (en particulier sur les questions sociales).
  • Analyse du cycle de vie (ACV) des copeaux d’eucalyptus pour l’énergie : Ksapa a réalisé une ACV à l’aide du logiciel openLCA et de la base de données Ecoinvent, en suivant la méthodologie de l’empreinte environnementale des produits (PEF) définie par l’UE afin de garantir la comparabilité et la robustesse des résultats. L’ACV était basée sur l’énergie thermique produite à partir de copeaux d’eucalyptus par rapport à l’énergie produite à partir de gaz naturel, dans le but d’estimer la performance environnementale relative de la biomasse par rapport aux combustibles fossiles.
  • Étude satellite des plantations : Ksapa a utilisé l’imagerie satellitaire pour évaluer les risques environnementaux liés à l’approvisionnement en biomasse dans les zones cibles. Ces images fournissent des informations contextuelles permettant de qualifier l’importance et la pertinence des points chauds identifiés par l’ACV.
  • Cartographie et engagement des parties prenantes : Ksapa a identifié les bonnes parties prenantes en fonction des questions en jeu, afin de garantir le bon niveau de granularité pour définir ensuite une stratégie d’engagement appropriée. La collecte des réactions des parties prenantes concernées permet ensuite d’étayer l’étude du risque de réputation.

LES RéSULTATS ET PROCHAINES éTAPES

La plupart des travaux ACV se cantonnent à une approche purement technique et comparative de décarbonation. Si cette dimension est évidemment essentielle, la spécificité des travaux portés par Ksapa est de compléter ces analyses avec une réflexion approfondie en matière de respect des droits humains et d’inclusion territoriale de ce type de programmes. On peut en effet avoir un bilan carbone excellent accompagné d’une acceptation sociale déplorable de ce type de projets.

Les résultats concrets de l’ACV donnent une orientation claire à la stratégie de transition énergétique du groupe. L’ACV, combinée aux résultats de l’étude satellite, nous a également permis d’identifier les points chauds et les risques liés aux pratiques actuelles mises en œuvre sur le terrain.

Ces risques ont généré des risques de réputation évidents pour le groupe, qui n’étaient pas couverts par ses critères et sa politique de durabilité existants.

À cet égard, Ksapa a esquissé différents scénarios activables par le groupe pour assurer l’approvisionnement en biomasse ligneuse avec un meilleur contrôle des risques. Les scénarios proposés dans la stratégie d’atténuation ont été hiérarchisés en fonction de deux paramètres : la complexité (en termes d’expertise et de ressources) et le contrôle des risques ESG.

Suite à l’étude de Ksapa, le client est en train de revoir ses critères de durabilité et d’évaluer les scénarios proposés par Ksapa en fonction des ressources disponibles et du niveau d’engagement souhaité.

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Adrien Covo
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