Si l’Omnibus revoit les ambitions européennes à la baisse, mettre en place une gestion des risques ESG demeure indispensable.

Au-delà de l’Omnibus I : pourquoi l’ESG n’attend pas

Le paquet législatif Omnibus I lié au pacte vert pour l’Europe se veut comme une simplification des normes environnementales et sociales. Même en revoyant les ambitions à la baisse, une réalité demeure inchangée. Faire l’impasse sur une politique solide de RSE et de devoir de vigilance n’est plus une option. La gestion des risques ESG reste un levier essentiel pour maintenir la compétitivité, rassurer investisseurs et parties prenantes, et assurer une résilience dans un contexte marqué par la multiplication des risques systémiques. Au-delà des réglementations en vigueur, pourquoi est-il nécessaire de continuer à d’investir du capital humain et financier dans la performance durable, et ce dans un contexte réglementaire affaibli ou non ?

Simplifications réglementaires et impacts sur la CSRD et la CS3D

La Commission européenne a publié, en février 2025, un projet de simplification des textes européens (législation « omnibus ») . L’objectif annoncé :  alléger les contraintes pesant sur les entreprises et simplifier la publication d’informations en matière de durabilité, en réduisant les charges administratives de 25% pour les grandes entreprises et de 35% pour les PME.

La CSRD suite au règlement Omnibus

La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) constitue l’un des textes centraux du Pacte vert européen. Elle vise à renforcer la transparence des entreprises concernant leurs impacts ESG sur l’ensemble de leur chaîne de valeur. Alors que son entrée en application a débuté pour les exercices 2024 , l’adoption du paquet législatif Omnibus introduit des modifications substantielles. Les principaux changements affectent son périmètre, ses exigences de reporting et ses modalités de vérification  :

Ainsi, les entreprises qui ne remplissent plus les critères d’éligibilité selon les seuils révisés pourront publier des informations ESG sur une base volontaire à travers la définition d’une norme simplifiée, la VSME (Voluntary Small and Medium Enterprises) élaborée par l’EFRAG à destination des PME.

La CS3D suite au règlement Omnibus

Adoptée en 2024, la CS3D impose initialement aux entreprises d’identifier, de prévenir et d’atténuer les risques ESG dans leurs opérations. La loi a également été fondamentalement affaiblie et remodelé par le paquet Omnibus :

Au-delà de la conformité : 4 raisons de maintenir vos investissements pour une meilleur performance durable

Même si le périmètre réglementaire de la CSRD et de la CS3D a été revu à la baisse, les efforts déjà engagés par les entreprises pour une meilleure gestion de leurs risques ESG restent stratégiques. Les bénéfices de ces dispositifs d’évaluation, de suivi et de mitigation des risques ESG dépassent la simple conformité règlementaire. Ils deviennent un levier de compétitivité, de résilience et de pilotage des risques.

Un avantage concurrentiel durable 

Si intégrer et mettre en place une stratégie ESG robuste permet aux entreprises de mieux maitriser leur reporting externe, c’est d’abord un levier interne de maîtriser des risques stratégiques et opérationnels tout au long de la chaîne de valeur. Dans un contexte marqué par l’instabilité géopolitique instable et par des risques systémiques croissants liés au réchauffement climatique, disposer de données fiables et accessibles sur ses activités économiques devient essentiel pour permettre de

  • Sécuriser ses approvisionnements,
  • Diversifier les sources,
  • Anticiper les crises susceptibles d’affecter l’activité.

A ce titre, la transparence d’informations ESG ne doit plus être vu comme un fardeau financier mais comme un investissement sur le long-terme. 81% des responsables de la durabilité y voient un levier d’innovation et un atout compétitif. Ainsi, avant même d’alimenter un reporting externe, la collecte de données ESG offre une meilleure compréhension en interne des vulnérabilités opérationnelles.

Un enjeu réputationnel croissant

La responsabilité sociétale est devenue un critère central d’évaluation de la performance réputationnelle d’une entreprise. Les scandales liés aux conditions de travail ou à l’exploitation de ressources non durables démontrent qu’un manque de visibilité et de contrôle de la chaîne de valeur peut entraîner des conséquences réputationnelles, financières et économiques lourdes :

  • L’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en 2013 a causé plus de 1 100 morts. Cet evenement a fait prendre conscience des risques associés à l’absence de supervision dans les chaînes d’approvisionnement du textile.
  • En 2020, le groupe de fast fashion Boohoo a perdu plus de 45 % de sa valeur en bourse après la révélation de violations graves des droits des travailleurs de sa chaîne de valeur au Royaume-Uni, en plein coronavirus.
  • La responsabilité climatique des entreprises a récemment pris un tournant majeur. Une bataille juridique historique engagée devant les tribunaux suisses entre quatre habitants de l’île indonésienne de Pari et le géant du ciment Holcim en témoignent.

Ces évènements rappellent que la vigilance ESG est aujourd’hui difficilement dissociable de la protection réputationnelle d’une marque.

Une vague d’exigences internationales en constante progression

Si l’Europe allège certains volets de son cadre règlementaire, la dynamique mondiale reste pourtant claire. La transparence et la diligence raisonnable se renforcent et imposent progressivement une solide diligence raisonnable :

  • L’EUDR exigera une diligence raisonnable automatisée et documentée. Celle-ci devra prouver, données géospatiales à l’appui, que chaque cargaison de soja, cacao ou bois est exempte de déforestation post-2020.
  • La loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (ULFPA) impose une visibilité accrue de la chaine d’approvisionnement et diligence raisonnable, et une meilleure gestion des risques ESG via des plans de remédiations en cas de violation avérée
  • Le futur règlement européen sur le travail forcé imposera des contrôles renforcés, et des mesures de prévention et de réduction des risques de travail forcé sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

Un meilleur accès au marché 

La qualité de l’information extra-financière d’une entreprise peut faciliter l’accès aux financements. En effet, les investisseurs intègrent progressivement la gestion des risques à travers les scores ESG dans leurs décisions. La montée en puissance des agences de notation extra-financière (MSCI, Sustainalytics, ISS-ESG, S&P Global Ratings, etc.) confirme que disposer de données ESG

  1. Fiables,
  2. Auditables,
  3. Alignées sur une stratégie moyen-long terme crédible

constitue un véritable avantage pour l’accès au capital, et cette tendance se traduit concrètement dans les décisions d’investissement. Selon un sondage de PwC, 69% des investisseurs priorisent les critères ESG dans leur stratégie, tandis que 56% ont déjà interrompues un deal pour des raisons ESG, au moins 1 fois en 12 mois.

L’avantage Ksapa

Même si certaines normes sont renégociées, diluées ou déployées progressivement, la tendance de fond reste la même. Plus de transparence, plus de responsabilité, et plus de remédiation. Les entreprises qui anticipent ces exigences réglementaires renforceront leur position concurrentielle. C’est dans ce contexte que Ksapa apporte une plus-value déterminante.

Une expertise stratégique

Notre approche consiste à transformer les cadres réglementaires en leviers de pilotage stratégique, en intégrant à la fois

  • Les exigences de conformité
  • Les impératifs opérationnels
  • Les enjeux de performance économique

Nous aidons les organisations à construire des systèmes de diligence raisonnable et un reporting ESG solide capable d’évoluer au rythme des réglementations, tout en générant des bénéfices tel qu’une meilleure gestion des risques, une optimisation des flux, ou une crédibilité renforcée auprès des partenaires financiers.

Des solutions opérationnelles efficaces et adaptées

Notre conseil et solutions expertes ne se contentent pas de répondre aux exigences réglementaires en matière de droits humains. Elles positionnent votre entreprise comme leader en durabilité, créant un impact positif tout en stimulant la croissance à long terme. Nos offres couvrent tout le cycle de maturité ESG :

  1. Evaluation complète et analyse des risques droits humains
  2. Intégration stratégique des sujets ESG en entreprise
  3. Atténuation complète des risques et gestion des impacts
  4. Excellence règlementaire et leadership des meilleures pratiques

Notre expertise couvre toutes les industries et les marchés internationaux. Nous maîtrisons les chaînes d’approvisionnement agricoles, opérons au cœur des enjeux complexes de la tech et du manufacturing, ou accompagnons l’évaluation d’actifs miniers ou d’infrastructures stratégiques pour des territoires.

Notre équipe apporte des capacités multidisciplinaires. Les spécialistes de la durabilité travaillent aux côtés d’experts de la chaîne d’approvisionnement. Les praticiens des droits humains collaborent avec les analystes financiers.

Nos études de cas illustrent nos résultats. Nous avons accompagné des multinationales dans la transformation de leur gestion de chaîne d’approvisionnement. Nous avons aidé des entreprises de taille intermédiaire à bâtir des systèmes de diligence raisonnable robustes. Les résultats obtenus sont concrets, mesurables et valorisés auprès de leurs partenaires financiers et commerciaux.

Email : contact@ksapa.org

Crédit : Pexel

Dana Tayeb - Ksapa
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Dana est membre de l'équipe conseil en tant que consultant junior et renforcer l'équipe sur les sujets de droits de l'homme et durabilité. Passionnée par ces enjeux, Dana a précédemment travaillé chez Altai Consulting sur des questions de durabilité et de société en Afrique. Diplômée d'un Master en commerce international à HEC Paris, Dana parle français et anglais.

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