Le travail forcé peut prendre différentes formes, comme décrit par l’Organisation internationale du travail (OIT) : « Les sanctions peuvent inclure l’emprisonnement, la menace ou l’usage de violence physique et l’entrave à la libre circulation du travailleur hors du lieu de travail. Les menaces peuvent aussi être plus subtiles comme des menaces de nuire à la famille d’une victime; des menaces de dénonciation aux autorités d’un travailleur en situation irrégulière; ou la retenue de salaires pour contraindre un travailleur à rester dans l’espoir d’être finalement payé. » Déterminer si le travail est effectué volontairement implique d’examiner les pressions externes et indirectes. Un cinquième des personnes en situation d’exploitation par le travail forcé sont soumises à la servitude pour dettes. Les frais de recrutement sont un facteur principal de cette exploitation, créant des fardeaux financiers qui piègent les travailleurs migrants avant même qu’ils ne commencent à travailler.
Le coût caché des frais de recrutement
Les frais de recrutement créent un endettement immédiat pour les travailleurs migrants qui empruntent souvent à des taux d’intérêt exorbitants pour obtenir un emploi à l’étranger. Cette dette transforme l’emploi en servitude, les travailleurs ne pouvant quitter des conditions d’exploitation avant le remboursement. Ce déséquilibre de pouvoir facilite de nombreux abus, notamment des heures de travail excessives, des salaires retenus et des conditions dangereuses—tandis que les travailleurs craignent que signaler ces violations entraîne la perte d’emploi ou l’expulsion. L’OIT a ainsi pu identifier les différents postes de coûts cachés suivants (en anglais) :
Mesures essentielles à prendre
Les organisations doivent mettre en œuvre ces mesures critiques :
- Absorber tous les coûts de recrutement plutôt que les répercuter sur les travailleurs
- Établir des politiques claires d’interdiction de frais dans la documentation de recrutement cohérentes avec les principes de Dhaka
- Collaborer uniquement avec des agences de recrutement légalement enregistrées
- Interdire les dépôts ou cautions des travailleurs
- Vérifier lors d’entretiens d’arrivée qu’aucun frais n’a été facturé
- Inclure les pratiques de recrutement dans les audits réguliers de la chaîne d’approvisionnement
- Créer des canaux de signalement sécurisés et confidentiels pour les travailleurs
Quelques initiatives multiparties prenantes ont produit des rapports utiles pour approfondir ces sujets, donc CGF-AIM Progress et IHRB.
De l’engagement à la mise en œuvre
Une mise en œuvre efficace nécessite l’intégration systématique de ces principes dans l’ensemble des opérations. Formez tout le personnel de recrutement aux normes éthiques. Développez des systèmes de surveillance qui vérifient la conformité par des entretiens avec les travailleurs dans leur langue maternelle. En cas de violations, privilégiez à la fois la réparation pour les travailleurs affectés et la résolution des lacunes systémiques dans vos processus.
Conclusion : Une voie à suivre avec Ksapa
Éliminer les frais de recrutement est à la fois un impératif éthique et une nécessité commerciale. Ksapa aide les organisations à développer des cadres de recrutement sur mesure alignés sur les normes internationales. Nos experts évaluent les processus actuels, élaborent des politiques personnalisées, forment les équipes, mettent en œuvre des systèmes de surveillance et fournissent un soutien à la réparation, tout en réduisant vos risques juridiques et d’atteinte à la réputation.
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Auteur de différents ouvrages sur les questions de RSE et développement durable. Expert international reconnu, Farid Baddache travail à l’intégration des questions de droits de l’Homme et de climat comme leviers de résilience et de compétitivité des entreprises. Restez connectés avec Farid Baddache sur Twitter @Fbaddache.