Coup d’accélération pour la décarbonation des économies
Coup de froid sur nombre de stratégies carbone d’entreprises et d’investisseurs
Le rapport « Net Zero By 2050 » publié en mai par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a détaillé différentes mesures pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Il y a 2 ans déjà, le rapport du GIEC montrait l’écart abyssal d’impacts entre une trajectoire à 1,5°C et 2°C. L’AIE s’est donc enfin prononcée sur des actions concrètes pour chacun des secteurs clefs liés à l’énergie.
Pour limiter le réchauffement climatique global à 1,5°C, il s’agit notamment d’acter :
- Un arrêt immédiat des investissements dans de nouveaux champs pétroliers ou gaziers et dans les mines de charbon.
- Dès 2025, la fin de la vente de chaudières au gaz pour le bâtiment.
- Dès 2030, 60 % des ventes de voitures dans le monde seront électriques ; il s’agira également de stabiliser le trafic aérien aux niveaux de 2019.
- En 2040, 50 % des bâtiments auront été rénovés pour être neutres en carbone ; la production d’électricité devra être complètement décarbonée. Le solaire et l’éolien devront constituer la majorité de la production ; 50 % des avions encore en circulation fonctionneront avec des carburants bas-carbone.
- En 2050, plus de 85 % des bâtiments devront être bas-carbone. Entre 2020 et 2050, la production d’hydrogène devra être multipliée par cinq. Elle devra progressivement être décarbonée pour atteindre 100 % d’hydrogène vert.
Agir de concert pour atteindre la neutralité carbone
Malheureusement, toutes ces mesures ne résorbent pas la totalité des émissions de GES.
En parallèle, les efforts de séquestration de carbone doivent significativement augmenter, avec notamment le développement de technologies de captage et stockage de carbone et l’augmentation des capacités forestières de captation de CO2.
Bref, ce rapport va devenir un outil de référence pour tout investisseur, client, régulateur désireux d’évaluer concrètement les stratégies climats des acteurs économiques. Tout engagement de neutralité carbone devra désormais calquer les conclusions de ce rapport. Par conséquent, les décideurs économiques et les investisseurs font donc face à un triple défi :
1. Prendre pleinement la mesure de leur responsabilité et de leurs impacts. Cela inclue notamment les impacts de leurs activités de sous-traitance et dans l’empreinte carbone reportée sur l’utilisation des consommateurs ;
2. Questionner leurs modèles économiques pour justifier leurs activités de compensation en l’absence d’alternative pertinente ;
3. Anticiper le risque juridique lié au manque de compréhension et d’ambition au regard de ce que ce rapport de l’AIE vient justement de documenter avec précision.
Notre équipe et communauté de 150+ experts œuvre à travers les économies du G20, mais aussi en Afrique et Asie du Sud Est. Ensemble, ils apportent une expertise pluridisciplinaire, multi-métiers et contextuelle forte pour travailler sur des questions aussi sensibles que complexes.
Au plaisir, donc, d’échanger prochainement !
Auteur de différents ouvrages sur les questions de RSE et développement durable. Expert international reconnu, Farid Baddache travail à l’intégration des questions de droits de l’Homme et de climat comme leviers de résilience et de compétitivité des entreprises. Restez connectés avec Farid Baddache sur Twitter @Fbaddache.